Feuille de route

Il est urgent de redonner envie aux gens, et de leur donner les moyens, de prendre les transports en commun, de sortir de la dépendance à la voiture individuelle, de favoriser le partage des véhicules et la pratique du vélo en zone urbaine mais aussi en zone rurale, et de faciliter le passage à la voiture électrique. La tâche est inédite pour les décideurs politiques, à la fois par la rapidité des changements à opérer, et de par les défis sociaux que ces politiques ont à relever.

FACE A LA CRISE ENERGETIQUE, LES MESURES D’URGENCE

Wimoov et la FNH appellent le gouvernement à mettre en place des mesures complémentaires à court terme :

  • Favoriser le partage de véhicules :  systématiser les aires de covoiturage dans toutes les communes.
  • Sur le modèle du chèque énergie, mettre en place un chèque carburant ciblé sur les ménages les plus modestes et les personnes dépendantes de leur voiture.
  • Renforcer les aides à l’acquisition de vélos, vélos électriques, vélo cargo. Elles sont trop faibles, et surtout, ne sont pas équivalentes d’une ville à une autre.
  • Conforter les pistes cyclables mises en place depuis le début de la crise sanitaire et renforcer le réseau là où il permet de rejoindre les gares et pôles multimodaux.
  • Lancer une campagne de communication sur les mesures de sobriété : écoconduite/ partage de véhicules, covoiturage, réduction des trajets de faible portée (en deçà de 3 km).

Face au défi climatique et social, un plan d’accompagnement vers la mobilité durable pour tous

Prendre en compte les besoins de mobilité des populations dans leur diversité

C’est au plus près des réalités sociales et économiques que doivent se traduire concrètement les politiques d’accompagnement à la mobilité durable et inclusive. Les collectivités territoriales et en particulier les autorités organisatrices de la mobilité sont concernées au premier plan. Cette évolution de la gouvernance pilotée au niveau de chaque région doit permettre :

  • La généralisation de l’accompagnement individualisé des publics fragiles vers la mobilité comme le prévoit la loi d’orientation des mobilités.
  • La généralisation de la conception universelle : il s’agit de concevoir les solutions de mobilité à partir des difficultés des plus fragiles afin de les rendre accessibles à tous pour prendre en compte l’ensemble des besoins des publics. Cela passe par prioritairement un espace mobilité dans chaque bassin de vie et une politique de formation à la mobilité inclusive et durable.

Le rôle des entreprises : la généralisation des plans de déplacements et le forfait mobilité durable obligatoire.

La FNH et Wimoov recommandent de faire évoluer de manière significative quelques règles fiscales et réglementaires :

  • Mise en place systématique du forfait mobilité durable dans toutes les entreprises, pour tous les salariés.
  • Accélération du renouvellement des flottes d’entreprises.
  • Accompagnement de l’ensemble des salariés à la mobilité durable : le diagnostic mobilité en entreprise au moment du passage à la retraite.

Au niveau national : pour une gestion interministérielle

La mobilité durable et inclusive nécessite une politique nationale dédiée, et un portage au niveau interministériel : transition écologique, questions sociales, travail, économie, solidarité, égalité homme femme, cohésion sociale, ruralité… Les différents ministères sont concernés.

Cela pourra se traduire par :

  • Une campagne de communication nationale sur la mobilité, ses impacts environnementaux, les solutions alternatives à la voiture, doit permettre de toucher l’ensemble de la population.
  • Une mission dédiée à l’aménagement du territoire : redonner un rôle à la planification pour sortir de la logique d’étalement urbain qui met à rude épreuve nos solutions de mobilité.